Doctorat : Grade universitaire le plus élevé, obtenu après soutenance d’une thèse généralement d’État. Ensemble des travaux et/ou épreuves qui permettent d’obtenir le doctorat.
Le doctorat, Ph.D., aka Philosophiæ doctor, pour les anglophones, mais qu’est-ce que c’est? Dans les séries, on se représente bien cette image du geek, sans amis ou ayant des difficultés à s’adapter aux situations sociales classiques.
Faut-il être un.e nerd pour être en doctorat? Faut-il absolument être un rat de bibliothèque sans aucune vie sociale?
La réponse est non, mais, tout de même, ça aide ! Car, qu’on se le dise, être en doctorat prend du temps, de l’énergie, et parfois – souvent – la tête.
D’accord, mais à quoi faut-il s’attendre lorsque l’on souhaite débuter une thèse?
Dans l’article du jour, je vous présente 3 clés pour comprendre le doctorat et ses finalités, histoire d’être un peu moins paumé.e. Ça vous tente?
C’est parti !
Le doctorat, c’est de la recherche
Recherche : Activités intellectuelles, travaux ayant pour objet la découverte, l’invention, la progression des connaissances nouvelles; conception que l’on a de cette activité.
Le doctorat, ça arrive après le master. Il faut donc un bac+5 pour y prétendre mais aussi, et surtout, il faut constituer un dossier, trouver un directeur de recherche et un laboratoire d’accueil. À la fin du doctorat, on a donc un Bac+8 en poche, même si la majeure partie des étudiants mettent plus de temps à le finaliser.
Aussi, dans la majorité des cas, pour pouvoir présenter votre dossier il vous sera demandé d’avoir une note minimale à votre mémoire de recherche de Master 2. À mon époque, il fallait avoir un 16, aujourd’hui la note est descendue à 14, mais cela dépend des établissements.
Dans tous les cas, vous l’aurez compris : le Ph.D. est sélectif. Et oui, il s’agit du grade universitaire le plus élevé.
Chercher pour rédiger
Durant ce parcours vers le Graal des diplômes, l’étudiant doit rédiger une thèse. Pour ce faire, on étudie et on approfondit un sujet pendant a minima 3 ans. On fait donc de la recherche en étant financé ou non et, une fois le doctorat validé, on obtient le titre de Docteur.e spécialisé dans son domaine d’études.
Très souvent, les étudiants en Master souhaitant se diriger vers un doctorat poursuivent sur leur sujet travaillé en Master 1 et 2. C’est logique, nous sommes d’accord.
Comme ceux qui me connaissent le savent, la logique et moi ne faisons pas bon ménage. J’ai donc choisi de ne pas poursuivre mes recherches sur la même lancée qu’en Master 1 et 2. D’ailleurs, pour être honnête même mes recherches en M1 et M2 étaient différentes, so…
Toutefois, si vous êtes logique et préférez éviter la souffrance, votre thématique de recherche en doctorat sera relativement proche de celle de vos recherches liminaires en master. Si c’est le cas, vous avez déjà entre les mains une bonne base de travail. Vous allez l’approfondir année après année.
Faire de la recherche, c’est creuser son sujet, faire des lectures, participer à des séminaires, réaliser des entretiens lorsque cela est nécessaire – cela dépend de votre domaine d’études – et parfois des expériences – coucou les scientifiques. Dans tous les cas, vous vous positionnez comme un expert – un expert qui ne saura jamais tout, sachons-le.
En tout cas, vous passerez des heures, et des heures et des heures, à la bibliothèque !

Avec l’aide de votre directeur.ice de recherche, vous construisez votre pensée critique et vous apportez votre petite pierre à l’édifice.
Le doctorat, c’est de la formation
Formation : Fait de développer les qualités, les facultés d’une personne, sur le plan physique, moral, intellectuel ou de lui faire acquérir un savoir dans un domaine particulier; moyens mis en œuvre; ensemble des caractères, des connaissances acquis.
Mais être en doctorat, c’est aussi se former. Logique puisqu’on ne peut pas devenir performant si l’on ne se nourrit pas d’autres savoirs et compétences. Sur 3 ans, le doctorant doit donc effectuer au minimum 100 heures de formation. Là encore, le nombre varie en fonction des établissements de rattachement.
Les séminaires, cours et formations sont dispensés par l’École Doctorale (ED) et ses laboratoires, toutefois l’étudiant peut également demander des dérogations pour suivre des contenus externes qui seront comptabilisés comme des heures de formation après validation de son ED.
La formation se doit d’être structurée. Un quota horaire est consacré aux formations obligatoires dites de tronc commun, les autres dépendent du choix d’orientation professionnelle du thésard.
Cette formation est géniale, elle permet de continuer d’apprendre et de se former tout en perfectionnant sa recherche. Clairement, on peut avoir l’impression de parfois perdre son temps mais, au final, ces heures sont nécessaires et formatrices.
Et puis, qu’on se le dise, ça passe vite ! En moins d’un an, j’avais déjà pulvérisé les scores et j’ai soutenu mon doctorat en ayant à mon actif plus de 300h de formation, le tout réalisé sur moins de 2 ans – quand on est passionné, on ne compte pas, pas vrai?
Le doctorat : plans de carrière ou plans sur la comète ?
Carrière : Profession où l’on s’engage et dont on peut parcourir les degrés.
La majeure partie des doctorants souhaite devenir Enseignant Chercheur, ou Maître de Conférences et Professeurs d’Universités.
Il est vrai que quand on entame une thèse, on a très généralement ce même objectif qui nous anime tous. Devenir MCF est une consécration, la cerise sur le gâteau de la réussite universitaire.
C’est par cette voie royale de l’Enseignement et de la Recherche que l’on peut faire de sa passion un métier, tout en formant les jeunes générations à notre thématique.
Si vous êtes chanceux.se, et intéressé.e, vous pourrez peut-être dispenser des heures de cours à des étudiants en Licence ou en Master. De ce fait, vous perfectionnerez votre capacité à enseigner afin d’en faire votre carrière et de pouvoir, à votre tour, diriger des recherches plus aisément si vous êtes habilité – ce n’est pas un processus simple, il fera l’objet d’un article à part entière si le sujet vous intéresse.
Rêve vs Réalité
Oui, mais… D’une part, il y a ce rêve, et de l’autre, la réalité.
En vérité, en France l’après-thèse peut être très compliqué à gérer. Il l’est d’autant plus lorsqu’on n’a pas réfléchi à d’autres plans de carrière. Pourtant, nous savons tous à quel point les postes se font rares.
Pour ma part, bien que j’ai eu l’opportunité d’enseigner durant ma thèse, j’ai vite compris que ce ne serai pas le métier de mes rêves. J’ai donc pensé à d’autres parcours, mais abandonner mon projet initial n’a pas été aisé pour autant. Je voulais faire de la Recherche… Sauf qu’on n’en vit pas, de cette profession.
Si vous nourrissez l’ambition de faire un doctorat, soyez donc au fait de la réalité.
Si vous parvenez à faire carrière, ce sera absolument génial. Si c’est le cas, faites honneur à Ross, au moins une fois dans votre carrière, merci.

Mais si vous devez vous retrouver au chômage après votre doctorat parce que vous n’obtenez pas de poste, ce n’est pas une fatalité. Vous aurez appris tellement, franchi tellement de montagnes durant votre parcours que, croyez-moi sur parole, vous serez à même de tout réaliser. Après tout, ce n’est pas parce qu’on ne devient pas MCF que tout notre savoir s’évapore. Et il y a tellement de choses à faire !
N’oubliez pas que, par analogie, la carrière définit la trajectoire d’un astre. À vous de briller et de créer la vôtre.
Si vous avez besoin d’une petite piqûre de rappel sur les petites choses à savoir avant de commencer sa recherche, c’est par-là.
Je vous dis à bientôt pour un prochain article. Si vous avez aimé ce contenu, partagez-le sur votre réseau social favori. D’ici-là, que la motivation soit avec vous,
Nina.
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